Il y a quelque chose de magique dans ces paysages qui datent davant lIllustration, davant lhistoire dapothéose et de tristesse subie par Raimundo Ibáñez, le Marquis de Sargadelos, créateur dindustries de fonderie et de porcelaine, les Reales Fábricas (Usines Royales), qui donnèrent du prestige à toutes les choses galiciennes. Cette leçon a été apprise par les industries de la mémoire, le nouveau Sargadelos, qui depuis les années septante sefforcent de combiner tradition et créativité, art et culture. Ces esprits si habitués au passé et au présent semblent se rassembler sur les bords de la rivière Xunco le samedi suivant le 16 août et face à la grande queimada populaire (eau-de-vie de raisin brûlée), lors du bondé et théâtral esconxuro (incantation), entre les flammes de leaude- vie, réclament le vade retro pour tout ce qui va à lencontre de la vie, de la solidarité et des mots. Après avoir bu et partagé le liquide brûlé, comme sil sagissait dune potion ou dun élixir de meigas (sorcières) et trasnos (gnomes), tous les participants semblent rajeunir et sintégrer dans un village solidaire, travailleur et créatif.